L’Ombre et la Lumière.
Épisode 2 : Le retour de Lumière et le Fondu au noir.
Préambule :
(Précision : comme toujours, les images qui sont jointes à ce précis, « Exemple 1, etc… » servent à illustrer le propos et il est mieux de respecter la chronologie.)
Grâce à la Renaissance italienne...
Au Moyen Âge, les peintres utilisaient peu ou pas le modelé, le traité est assez proche, c’est « amusant » de la bande dessinée, fait le plus souvent d’aplats de couleur avec parfois des lumières et des ombres peu mélangées et rarement dégradées entre elles (Voir Exemple 1-1 ( Anonyme - vers 1200 )).
Le travail de l’Ombre et de la Lumière, nous y voilà, apparaît vers la toute fin du Moyen Âge avec quelques « hérétiques » qui au risque d’être brûlés vifs « cassèrent les codes » face à l’église catholique, mais surtout au début de la Renaissance, principalement par l’intermédiaire des Maîtres italiens à partir d’environ 1400 -1450 : Léonard de Vinci, Raphaël, Michel-Ange, Botticelli…, qui choisirent d’adopter un style de peinture délibérément plus « proche » de la réalité. Et, révolution développèrent la perspective et par la même la profondeur (nous y reviendrons dans un autre précis).
Exemple 1 : Judith tenant la tête d’Holopherne, Cristofano Allori, 1613 (Royal Collection, Londres).
C’est à partir de ce tableau que nous allons explorer ce travail de modelage de la Lumière, des ombres et de ce fameux retour de Lumière…
Je vous invite tout d'abord à contempler le tableau, la Lumière et les différents plans.
Dans l’exemple 2, je vous propose un extrait d’un drapé et je me suis permis de vous inviter, au bout de cette horrible flèche, à faire votre première rencontre « consciente » avec le « Retour de lumière ».
L’ombre du tissus pourrait aller tout à fait au bord, mais le volume ne serait plus le même. Cette petite langue de couleur, qui en général la même que la couleur dominante de l’objet, permet de faire tourner le volume, de lui donner du réalisme. Car en effet, nous ne le remarquons pas, car notre vue est habituée, mais ce retour de lumière est partout dans la nature… Oui !
Regardez l’Exemple 3.
Si on supprime cette valeur, tout le modelé du bas du visage disparaît en se fondant avec le cou…
La valeur de la couleur est celle de la joue gauche car nous sommes dans l’ombre du menton, il ne peut pas y avoir une valeur trop lumineuse… Ce qui veut dire que ce « Retour de Lumière » est contextuel. Et il peut parfois avoir une valeur « audacieuse » comme chez certains impressionnistes par exemple.
Dans l’exemple 4, les retours de lumière permettent de décoller les avants plans de la coiffe par rapport aux zones totalement dans l’ombre.
Dans l’Exemple 5, comme dans le 3, le retour permet de soutenir le modelé des formes (menton, bras…).
Pour terminer ces explications l’Exemple 6 nous montre une « application » dans la peinture surréaliste baroque « moderne » (!), (Hugues Lobjet 2018).
Maintenant que votre œil est exercé, vous allez pouvoir trouver, sans oublier d’apprécier, toutes les « zones » de Retour de Lumière dans cette superbe peinture de l’Exemple 7 : Michelangelo Merisi da Caravaggio (1573–1610), Souper à Emmaüs, 1601, huile sur toile, 141 x 196.2 cm, National Gallery, London.
En guise de post-scriptum, je vous invite à essayer de voir ou apercevoir ces fameux « Retours de Lumière » dans la nature. Il est plus facile de les « sentir » sur des formes cylindriques (arbres, poteaux, bouteilles…) et en clignant légèrement des yeux.
Prenez un peu de votre temps pour contempler… C’est beau !
N’hésitez pas à me poser des questions et rendez-vous la semaine prochaine pour l’Épisode 3 : « L’Ombre et le fondu au noir »…
Artistiquement votre !